GTDF au Maroc : la FEMED réclame la fin de l’attente insoutenable des familles de disparus !
La Fédération Euromediterranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED) se félicite de la mission et de la session du Groupe de Travail contre les Disparitions Forcées ou Involontaires (GTDF) qui ont eu lieu à la fin du mois de juin au Maroc. Lors de sa rencontre avec les membres du GTDF en novembre 2008, la FEMED a insisté sur la nécessité d’effectuer ces visites dans les pays de la région. La FEMED appelle tous les Etats de la région à accepter ces missions du Groupe de travail. Ces visites sont primordiales dans la mesure où elles permettent aux victimes de s’adresser directement au GTDF, et elles démontrent l’intérêt qui est porté aux victimes par l’organe onusien. Ces missions du GTDF représentent pour les familles un précieux soutien dans leur lutte pour la Vérité et la Justice.
En effet, les rencontres qui ont eu lieu entre le GTDF et la société civile ont été l’occasion de soulever les nombreuses problématiques reliées au dossier des disparitions forcées au Maroc parmi lesquelles l’élucidation des 66 cas de disparitions forcées non-résolus par l’Instance Equité et Réconciliation (IER). Le Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH), chargé d’assurer le suivi des recommandations de l’IER, a affirmé avoir résolu 44 cas de disparitions forcées à ce jour. Or, les associations et les familles de disparus, estimant que le nombre de cas non élucidés est sous-estimé, réclament, en vain, une liste nominative des cas résolus et non-résolus par l’IER et le CCDH. Ainsi, les associations ont soumis au GTDF une trentaine de dossiers correspondant à des cas non-résolus de disparitions forcées.
Par ailleurs, les familles de disparus sont toujours dans l’attente des résultats des tests ADN pratiqués sur les corps exhumés. En effet, d’après les informations reçues par la FEMED, sept échantillons ont été prélevés afin d’être analysés. Les résultats n’ont toujours pas été transmis aux familles. Ce processus, en cours depuis plus de 3 ans, laisse les familles dans une attente insoutenable que la FEMED ne peut que vigoureusement dénoncer.
Face à ce constat, la FEMED appelle les autorités marocaines à :
– Informer les familles de disparus ainsi que les organisations qui travaillent à leur côté des démarches visant à l’établissement de la Vérité pour tous les cas de disparitions forcées ;
– Rendre publique la liste nominative, comprenant les circonstances de la disparition, de tous les cas résolus ou non par l’IER;
– Procéder rapidement à l'identification de tous les disparus, en faisant appel au soutien technique d’autres gouvernements ou institutions internationales ayant déjà procédés à ce genre d’exercices.
D'autre part, la FEMED exhorte les autorités marocaines à :
– Ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ;
– Mettre fin aux disparitions forcées, et ne plus utiliser cette pratique dans le cadre de la lutte anti-terroriste.
Paris, le 6 juillet 2009
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