Friday, January 22, 2010

January 22, 2010 - PRESS RELEASE - Morocco: About the CCDH Report of January 14, 2010 (FEMED)

A propos du rapport du CCDH du 14 janvier 2010

Le président du CCDH Monsieur Herzenni, a affirmé lors de la présentation de son rapport qu’il persiste encore des cas non élucidés de disparitions forcées.
Ce constat est établi quatre années après la fin des travaux de l’IER, et la mission confiée au CCDH pour mettre œuvre des résolutions de cette instance et pour élucider les cas de disparus dont le sort reste inconnu et qu’elle avait limitée conventionnellement à 66.
Nous enregistrons avec satisfaction l’ambition annoncée du CCDH d’amener l’Etat marocain à ratifier toutes les conventions et recommandations onusiennes sur les droits humains et agir pour leur application effective.
De grands succès et des avancées concrètes ont été réalisés dans notre pays grâce au sacrifice et la persévérance du mouvement marocain des droits humains, des victimes elle mêmes et de leurs familles durant plusieurs décennies.
Nous constatons néanmoins que l’objectif principal de ce mouvement n’a pas été atteint pour tourner la page d’un passé douloureux et ouvrir des perspectives sereines pour l’avenir.
Le CCDH nous doit la vérité et des clarifications sur les responsabilités. C’est du moins l’attente des victimes et de leurs familles que nous sommes.
Dans son allocution le Président du CCDH confirme la responsabilité de l’Etat marocain dans l’établissement de la vérité sur l’affaire Ben Barka compte tenu de l’implication de certains de ses appareils dans cet enlèvement et cet odieux assassinat.
De la même façon, le CCDH se devait de souligner clairement cette même responsabilité de l’Etat pour l’ensemble des disparitions dont il fut le commanditaire et l’exécutant. Le président du CCDH se devait aussi de clarifier les propos concernant le manque de collaboration de certains appareils de l’Etat. Nous rappelons que les victimes et l’ensemble des familles ont collaboré pleinement et spontanément avec les commissions du CCDH et de l’IER.
Il limite les cas non élucidés à 9, et cite la liste des 57 cas élucidés .Cette liste des 66 a été catégoriquement remise en cause par des familles de disparus, elle leur rappelle la tristement célèbre liste publiée par le CCDH en 1998.
Nous partageons la déception exprimée par les familles dont les noms sont tus. Nous constatons avec regret que de nombreuses victimes tels les compagnons d’évasion de H Manouzi en 1975, tels les officiers Ababou, Chellat et Mzirek ne soient mentionnés nulle part.
Les explications concernant la fixation de l’identité des disparus par l’analyse génétique restent peu convaincantes. Notre association a elle-même informé le CCDH sur l’offre de certains organismes internationaux spécialisés pour procéder aux identifications dans des délais raisonnables.
Le CCDH se doit de rompre avec les ambigüités et les semis vérités du passé afin qu’il soit conforme aux principes et valeurs qu’il affiche.
Le dossier de la disparition au Maroc ne sera clos que lorsque la vérité sera établie et la justice rendue.
Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles et concernent la communauté internationale.
Paris le 20 janvier 2010.

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