Enlèvement d’un cheikh à Majdel Anjar
Mardi soir vers 23 heures, le cheikh de la mosquée de l'imam al-Rifaï à Majdel Anjar (Békaa), cheikh Abdel Fattah Majzoub, a disparu, alors qu'il se dirigeait vers l'usine de sucre au nord du village. Sa voiture a été retrouvée à l'entrée de la localité, phares allumés et moteur en marche. Son turban était à terre, mais nulle trace du cheikh. Ses proches ont aussitôt alerté les forces de l'ordre, mais depuis aucune nouvelle n'est parvenue à sa famille, ni revendication, ni demande de rançon, ni la moindre indication. Une délégation du village s'est rendue à Dar el-Fatwa pour solliciter une intervention du mufti Kabbani, qui a aussitôt contacté le Premier ministre Saad Hariri. Ce dernier a promis de tout faire pour ramener chez lui cheikh Majzoub et a contacté le commandant en chef de l'armée pour le presser d'agir rapidement.
Le mufti Kabbani a ensuite publié un communiqué dans lequel il a violemment condamné la disparition du dignitaire religieux, affirmant que ceux qui agissent ainsi « servent les intérêts d'Israël qui cherche par tous les moyens à semer la discorde entre les Libanais ». Il a aussi appelé les habitants du village au calme et à attendre les résultats des recherches des services de l'ordre.
De même, le député Assem Araji a déclaré à l'agence al-Markaziya qu'il est prématuré de lancer des accusations et qu'il faut attendre les résultats de l'enquête. Pourtant, le frère et l'oncle du cheikh enlevé avaient déclaré à la presse que ce dernier avait reçu des menaces, notamment au cours de la campagne électorale, en mai dernier. Dans une déclaration à la LBCI, son frère a affirmé qu'il s'était fait des ennemis, notamment au sein de l'opposition d'alors, alors que son oncle a refusé de préciser à la NTV l'identité de ceux qui l'ont menacé...
La localité est en tout cas en émoi et son imam a estimé dans une déclaration à la presse qu'aux yeux des habitants de Majdel Anjar, l'État est responsable de la disparition de cheikh Majzoub. Tout au long de la journée d'hier, des patrouilles de l'armée ont sillonné le village à la recherche d'indices mais aussi pour maintenir le calme dans le village où jeunes et moins jeunes se déclarent choqués par la disparition du cheikh et multiplient les déclarations à la presse pour rejeter les accusations d'extrémisme qui leur sont adressées. « Nous ne sommes pas des terroristes et nous voulons connaître le sort de cheikh Majzoub », répètent-ils, demandant aux services concernés d'agir dans les plus brefs délais.
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9 years ago
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