Yémen : M. Al Magaleh, journaliste, victime de disparition forcée
Alkarama for Human Rights, 25 Septembre 2009 M. Mohamed Al Magaleh, journaliste et défenseur des droits de l'homme, a été enlevé le 17 septembre 2009 par des membres des services de sécurité à Sanaa et a disparu depuis. Alkarama craint qu'il ne subisse des tortures et des mauvais traitements.
Alkarama a alerté le 25 septembre 2009 le Rapporteur spécial sur la torture afin qu'il intervienne en urgence auprès des autorités yéménites dans le cas de M. Mohamed Al Magaleh, journaliste et défenseur des droits de l'homme, rédacteur en chef du journal en ligne http://www.aleshteraki.net.
M. Mohamed AL MAGALEH, âgé de 50 ans, demeurant à Sanaa, a été enlevé le 17 septembre 2009 à 11 heures du soir devant son domicile. Alors qu'il s'apprêtait à monter dans son véhicule, il a constaté que les pneus avaient été crevés. Au même moment un véhicule de type microbus banalisé et sans plaques d'immatriculation s'est arrêté à sa hauteur et plusieurs personnes armées et en tenue civile en sont descendues puis l'ont embarqué sous la menace de leurs armes. Ils ont quitté les lieux vers une destination inconnue.
M. Mohamed Al Magaleh avait déjà par le passé et à plusieurs reprises été arrêté et détenu au secret et sans procédure légale par les services de renseignement (Al Amn Assiyassi) avant d'être libéré plusieurs mois après sans jugement.
A l'occasion de chacune de ses longues détentions au secret au cours desquelles il a été torturé et a fait l'objet de traitements inhumains et dégradants, il lui a été reproché le contenu de ses articles sur Internet ou ses déclarations publiques.
Au lendemain de son enlèvement, sa famille a tenté de connaître son lieu de détention en s'adressant aux divers services de sécurité susceptibles de le détenir (Al Amn Assiyassi ; Al Amn Al Qawmi, Police etc.) ainsi qu'au procureur général de Sanaa territorialement compétent. Tous nient sa détention.
Le syndicat national des journalistes, le représentant de l'Organisation pour le changement et la défense des droits et liberté ainsi que celui de l'organisation yéménite de défense des droits et des libertés démocratiques sont également intervenus auprès du parquet général de Sanaa, sans succès à ce jour.
Le procureur général qui a promis d'intervenir n'a cependant pu leur fournir aucune information à ce jour, plus d'une semaine après cet enlèvement. Il n'a pas non plus ordonné d'enquête pour enlèvement et séquestration comme la loi l'oblige lorsqu'un crime ou un délit grave est porté à sa connaissance.
Il ne fait donc pas de doute que M. Mohamed Al Magaleh a été encore une fois enlevé pour avoir exprimé ses positions critiques à l'égard de la politique du gouvernement en particulier sur les questions des violations des droits de l'homme liées à la répression par les forces du gouvernement de la contestation dans le sud du pays et dans la région de Saada.
Sa famille craint, à juste titre, qu'il ne soit encore une fois victime de tortures et/ou de mauvais traitements au cours de cette détention au secret, qui constitue en soi, une torture.
Alkarama a également sollicité l'intervention du Groupe de travail sur la détention arbitraire, à M. le Rapporteur spécial sur la liberté d'expression et au Représentant pour les défenseurs des droits de l'homme.
Le Yémen a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 09 février 1987 et la convention contre la torture le 05 octobre 1991. Le Comité contre la torture examinera le rapport périodique de Yémen au mois de novembre 2009, Alkarama présentera dans le cadre de cet examen une contribution.
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9 years ago
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