Colloque à Paris sur Moussa Sadr, « imam du dialogue et de l’ouverture »
Un colloque-débat sur le thème « Moussa Sadr, imam du dialogue et de l'ouverture » a été organisé samedi dernier à l'Unesco par un comité de personnalités et d'intellectuels libanais et français, devant une salle comble où l'on remarquait la présence, au premier rang et à la tribune, du professeur Joseph Maïla, représentant le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, de l'ambassadeur du Liban, M. Boutros Assaker, de l'ambassadrice Sylvie Fadlallah, représentante du Liban auprès de l'Unesco, qui devait d'ailleurs prononcer l'allocution d'ouverture de cette manifestation.
Mme Fadlallah a évoqué l'action de l'illustre uléma libanais, « figure emblématique d'une grande communauté religieuse, partisan du dialogue et de l'ouverture, messager de paix, de tolérance et de concorde ».
« Je voudrais saisir cette occasion, a poursuivi l'ambassadrice, pour rendre hommage à l'œuvre d'un grand homme dont le message précurseur dès les années 70 reste en totale adéquation avec le message de l'Unesco, celui de l'importance du dialogue des cultures et des religions et de l'ouverture sur l'autre, thème toujours d'actualité et plus que jamais enjeu majeur à l'ère de la mondialisation. »
Après avoir énuméré les principales étapes de l'activité de l'imam Moussa Sadr au Liban dans les domaines communautaire, politique et social, et en particulier le dialogue interconfessionnel qui avait abouti en 1974 à la signature d'un mémorandum commun islamo-chrétien, Mme Fadlallah s'est adressée à Mme Rabab Sadr, également présente à la tribune, en ces termes : « Le message clair, visionnaire, universel et fédérateur de l'imam Moussa Sadr, vous en êtes aujourd'hui, par la fratrie, l'esprit et les fonctions à la tête de la fondation de l'imam, la principale dépositaire, et je voudrais à cette occasion, Madame, saluer votre dynamisme et votre action personnelle au service d'autrui. »
Avant le discours inaugural, M. Mohammad Nasreddine, président du comité d'organisation du colloque, a présenté les participants, à savoir M. Leonardo Alaeddine Clerici, philosophe, président de la Fondation Instituto Di Skriptura, le R.P. Michel Lelong, cofondateur du groupe d'amitié islamo-chrétienne, M. Djelloul Seddiki, vice-président de la Société des habous et des lieux saints de l'islam, M. Mahdi Firouzan, chercheur et directeur de l'Institut Moussa Sadr à Téhéran, M. Salah Stétié, ancien ambassadeur, écrivain et poète, M. Talal al-Sahili, ancien ministre qui représentait à la tribune le président Nabih Berry.
Chaque conférencier devait évoquer un aspect de la personnalité et de l'œuvre de l'imam Sadr, développant les idées de l'imam en matière politique, théologique, et social.
L'ambassadeur Salah Stétié s'est contenté d'évoquer l'imam Sadr tel qu'il l'a connu, dans les années 70, au moment où la communauté chiite manquait d'organisation et de structure et à une période où le feu couvait sous la cendre et où se préparait la crise sociale, le problème de la présence palestinienne et la guerre civile de 75.
M. Stétié a insisté sur le rôle unificateur de l'imam, affirmant qu'il était alors le précurseur et le premier à avoir établi un véritable dialogue islamo-chrétien.
Le colloque s'est poursuivi avec les exposés des différents participants et les interventions du public, dont celle de Mme Ihjeb Khoury, maire adjoint du 16e arrondissement de Paris, qui a rappelé l'action de l'imam en faveur de l'égalité de l'homme et de la femme, et la grande initiative de l'imam au niveau de la création du Mouvement des deshérités. Elle a rappelé par ailleurs les autres initiatives de l'imam qui organisait des prières dans les églises, auxquelles participaient de nombreux musulmans, ainsi que des réunions dont le but était d'établir les véritables fondements du dialogue interreligieux libanais.
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9 years ago
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