Le corps de l'ancien jeune soldat de l'armée libanaise Johnny Nassif, porté disparu à Yarzé après l'entrée des troupes syriennes dans la zone est du pays le 13 octobre 1990, a été restitué à sa famille et enterré hier dans son village natal de Debl.
Hier matin, l'armée libanaise a restitué à Violette Nassif le corps de son fils Johnny, porté disparu à Yarzé le 13 octobre 1990 après l'entrée des troupes syriennes dans les régions est du pays. Violette, qui avait déclaré à plusieurs reprises avoir vu son fils dans une prison syrienne en 1991, a lutté sans relâche pendant des années dans les rangs de Solide et avec les familles des détenus libanais dans les geôles syriennes afin de défendre la cause des Libanais détenus en Syrie.
La famille de Johnny, qui était soldat dans l'armée en 1990 et qui était alors âgé de moins de 20 ans, s'est rendue hier à Debl pour l'enterrement du garçon dont elle a attendu le retour durant 19 ans.
Le corps de Johnny Nassif avait été retrouvé avec une vingtaine d'autres dans une fosse commune de Yarzé en 2005. À l'époque, la mère de Johnny, Violette, avait refusé de faire le test ADN pour l'identification du cadavre, car elle était certaine d'avoir vu son fils en 1991 dans une prison de Damas alors qu'il était toujours sous interrogatoire. Hier, après avoir reçu le cadavre de son fils, Violette s'en tenait toujours à sa version : elle était, et elle est toujours, sûre d'avoir vu son Johnny en Syrie.
Depuis 2005, deux des 24 cadavres retrouvés dans la fosse commune du ministère de la Défense étaient toujours non identifiés. Il y a deux mois, Violette a décidé d'effectuer les tests ADN. L'un des deux corps s'est avéré être celui de Johnny Nassif.
Initialement treize cadavres à Yarzé...
Interrogé au téléphone par L'Orient-Le Jour, Ghazi Aad, l'un des responsables de Solide, a indiqué qu'il « est très possible que Violette aie vu son fils vivant en Syrie et que le corps de Johnny ait été transféré plus tard à la fosse commune du ministère de la Défense ». Il a appelé à « la mise en place d'un Comité national qui œuvrerait à clore le dossier des détenus libanais dans les geôles syriennes et faire la lumière sur les circonstances et la date de leur décès ».
Ghazi Aad a également souligné qu'un « responsable de la Croix-Rouge l'avait informé il y a une dizaine d'années que le nombre de cadavres enterrés dans la fosse commune du ministère de la Défense s'élevait à treize. Or, en 2005, 24 corps avaient été retrouvés », martèle-t-il.
Les tests ayant été effectués par l'armée libanaise sur les corps des militaires retrouvés à Yarzé servent à identifier les militaires tués. Ils ne donnent ni la date du décès ni la façon avec laquelle les personnes ont péri. Dans ce cadre, Ghazi Aad prône « une expertise médico-légale qui donnerait des réponses à toutes les questions soulevées par les familles des détenus libanais dans les geôles syriennes ».
En 2005, quand les corps des militaires retrouvés dans la fosse commune de Yarzé avaient été identifiés, la famille de Joseph Khalil, militaire disparu également le 13 octobre 1990, était en état de choc. La famille avait entendu plusieurs témoignages d'anciens détenus dans les prisons syriennes racontant qu'ils avaient été les compagnons de cellule de Joseph. Les témoignages étaient précis et donnaient des détails sur Joseph que seule sa famille connaissaient.
En tout état de cause, le rebondissement de ce dossier, avec l'affaire Johnny Nassif, remet une nouvelle fois sur le tapis les zones d'ombre qui ont marqué les circonstances de la disparition et de la liquidation de plusieurs militaires à la suite de l'offensive syrienne du 13 octobre 1990, et l'une des questions qui reste à élucider sur ce plan est le rôle assumé par le commandement de l'armée au début des années 90 pour ce qui a trait à la fosse commune découverte à Yarzé en 2005.
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9 years ago
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