Le corps d’un Libanais décédé dans les geôles syriennes remis à ses parents
L'Association des détenus libanais en Syrie a annoncé hier que les autorités syriennes ont remis lundi soir le corps d'un jeune homme libanais, Amer Aad Safi, à ses parents suite à son décès dans l'une des prisons syriennes. Les causes de la mort restent, jusqu'à l'heure, inconnues, personne n'ayant pu encore déterminer s'il s'agit d'une mort naturelle ou si le jeune homme a succombé sous l'effet de la torture. Des informations ont d'ailleurs laissé entendre qu'il serait mort il y a quinze jours environ.
Hier, des funérailles ont été organisées dans son village natal, à Kamed el-Loz dans la Békaa-Ouest, le père du défunt ayant été notifié de la mort de son fils par les FSI. Des informations recueillies auprès de ses proches indiquent que la famille du détenu se rendait régulièrement à la prison, « branche de la Palestine », pour le voir.
Amer Aad Safi avait été arrêté pour des « raisons politiques » il y a de cela un an et demi alors qu'il était étudiant dans une université syrienne, précise l'information qui a circulé hier soir. Il lui a été demandé de renoncer à ses engagements politiques en contrepartie de sa liberté, ce qu'il a refusé de faire. L'ancien ministre Abdel Rahim Mrad avait tenté d'intervenir en sa faveur à la veille des élections.
Commentant l'annonce du décès, le président de l'Association des détenus libanais en Syrie, Ali Abou Dehn, s'est demandé « si les autorités syriennes ne pouvaient remettre les prisonniers à leurs familles qu'une fois morts ». Il a appelé les Syriens à libérer les détenus libanais emprisonnés dans les geôles syriennes entre les années 1980 et 2000, et les a pressés d'informer leurs proches de l'endroit où ils se trouvent pour qu'ils puissent leur rendre visite au cas où ils seraient encore en vie, ou réclamer leur corps pour les enterrer s'ils sont déjà décédés.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, le président de Solide, Ghazi Aad, a dénoncé « le manque de transparence totale qui entoure le dossier des détenus en Syrie. Ni le gouvernement libanais, ni le ministère de l'Intérieur, ni même le comité conjoint libano-syrien ne sont au courant de ce qui se passe avec les détenus », a-t-il commenté.
« Les libérations de certains détenus se font dans le secret le plus total. Il en va de même des décès qui ont lieu dans les geôles syriennes et dont les informations nous parviennent par voie de presse », a-t-il dit.
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9 years ago
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